Intervention de Jean-Pierre Chevènement, dans le cadre du débat sur la loi de programmation militaire au Sénat, le 21 octobre 2013

 
 
La France doit rester une grande puissance politique et militaire
 
Monsieur le Ministre,
 

I - Je veux d’abord saluer, en mon nom propre et au nom du groupe RDSE, l’effort qui a été le vôtre, tenace, courageux et en définitive couronné de succès, pour obtenir du Président de la République un arbitrage financier couvrant les six années de la Loi de Programmation militaire (2014-2019), à hauteur de 190 milliards d’euros en valeur 2013 – et non pas en valeur courante, rassurez-nous – de ressources totales dont 183,86 milliards de crédits budgétaires. Ce chiffre qui correspond à 1,5 % du PIB est sans doute la limite basse extrême de l’effort de défense nécessaire au maintien d’un outil de défense performant, au-dessus et même très au-dessus des esquisses dessinées par le Ministère de l’Economie et des Finances avant l’arbitrage présidentiel. Sans doute le Ministère de la Défense doit-il contribuer à l’effort de rigueur auquel s’astreint l’Etat en vertu des engagements européens auxquels il a souscrits. Mais la question se pose de savoir si ceux-ci sont à terme compatibles avec le maintien du rang stratégique et militaire de la France.

Nos armées viennent d’apporter encore une fois, au Mali, la démonstration éclatante de leurs capacités. Elles font l’admiration de tous, et particulièrement de ceux qui ont pu rencontrer sur place nos soldats. La France a fait la preuve de sa réactivité politique au plus haut niveau, de l’excellence de son outil militaire et des hommes qui le servent, et enfin de la capacité diplomatique que lui donne en particulier sa qualité de membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU.

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Non-cumul: pourquoi les députés du MRC ont voté contre
 

Les chevènementistes veulent jouer un rôle d'aiguillons"
 
 

Interview de Jean-Luc Laurent, Président du Mouvement Républicain et Citoyen, Député du Val-de-Marne, parue sur LeFigaro.fr, jeudi 13 juin 2013.

"Les chevènementistes veulent jouer un rôle d'aiguillons"
 
 
Le Figaro: Sur quels sujets voulez-vous peser davantage au sein du groupe PS ?
Jean-Luc Laurent: Nous sommes à l'aise au sein du groupe PS car nous avons la liberté d'expression et de vote. Nous voulons jouer un rôle d'aiguillons. Nous avons voté neuf fois sur dix les projets du gouvernement, mais nous sommes en désaccord avec le PS sur l'Europe. Nous n'avons pas voté le Traité européen ni la règle d'or, ni le programme européen de stabilité car nous considérons que la construction d'une autre Europe est la mère des batailles pour sortir la France de l'impasse.
Nous refusons la politique d'austérité, qui ne peut pas être transposable en France. Nous voulons un euro moins cher, un changement des statuts de la Banque centrale européenne (BCE) pour intégrer la croissance. Le MRC pense aussi qu'il faut organiser la mutation de la monnaie unique vers une monnaie commune pour conserver à chaque nation sa souplesse. Nous voulons enfin une réorientation de la construction européenne dans le dialogue avec l'Allemagne, qui n'exclut pas la confrontation. À l'Allemagne, il faut parler franc et franchement.

Dans le domaine intérieur, êtes-vous favorable au non cumul des mandats ?
Absolument pas. Nous sommes opposés à cette réforme. Détenir deux mandats, c'est bien, notamment pour un député maire, car cela permet de faire accéder au Parlement des élus de terrain, qui ne procèdent ni des appareils politiques ni des grandes écoles. La réforme proposée par le gouvernement serait une catastrophe pour la diversité sociologique de l'Assemblée, qui doit bénéficier de l'expérience des élus locaux.

Avez-vous d'autres différends avec l'exécutif ?
Avec Jean-Pierre Chevènement, nous avons déconseillé à François Hollande d'engager la réforme pour permettre le droit de vote des étrangers aux élections locales en France. Je l'ai redit au premier ministre. À la sous-citoyenneté que représente le droit de vote des étrangers, nous préférons la clarté de la pleine citoyenneté par l'acquisition de la nationalité française.


 
 



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