Résidence des rois mérovingiens

 
 

Noisy-Le-Grand apparaît pour la première fois dans l’Histoire des Francs de Grégoire de Tours, à propos de l’assassinat, en 583, du prince Clovis, fils de Chilpéric Ier (petit-fils de Clovis 1er, converti au christianisme). Les rois mérovingiens comptaient Noisy-Le-Grand parmi leurs résidences. Le site de leur villa subsiste à l’emplacement actuel de la cour Chilpéric, près de l’Eglise Notre-Dame et Saint-Sulpice.
Selon la légende, il existait en 583, proche de la villa, une chapelle rustique près de laquelle fut enterré Clovis assassiné par sa belle-mère Frédégonde. Au dessus de ce primitif autel aurait été édifiée une première église, au temps des carolingiens

 

 

Les moines prennent le pouvoir
 
 
Du domaine royal, Noisy-Le-grand passe en 1060 aux mains des moines de Saint-Martin-des-Champs, (Abbaye de Saint-Martin–des-Champs à Paris) par une donation du roi Henri 1er.

Les moines de Saint-Martin dominent donc Noisy-Le-Grand jusqu’en 1789. Ils y exerceront des droits de haute et basse justice jusqu’à la Révolution. Cette domination s’exerce sur les terres, forêts, prés, vignes, droits de pêche, etc, et se traduit également par un droit de justice sur les habitants. Lorsque la Révolution éclate, il ne reste que 19 religieux à Noisy-Le-Grand. Leurs terres, ainsi que celles des grandes propriétés qui ont perduré jusqu’alors, sont mises en vente.

 Portail en pierre (fin XV, début XVIème siècle) de la ferme de Beauvais que géraient les moines de Saint-Martin-Des-Champs. C’est le seul vestige existant de la ferme. C’est l’un des rares témoignages de l’architecture civile du XVème siècle.

 

 

 

Belle Epoque,guinguettes et artistes
 
 
Jusqu’au début du XXème siècle, Noisy-Le-Grand est un paisible village rural dont l’activité principale est l’agriculture. Fermiers et cultivateurs fournissent la plus grande partie du ravitaillement (lait, beurre, œufs, volailles…)

Le tramway arrive …
Le tramway de la « Compagnie de Chemins de Fer Nogentais » arrive au cœur du village en 1901. Le tramway facilite le transport des ouvriers et des employés travaillant à Paris ou aux environs. Il est déjà le signe de l’évolution de Noisy, du village de campagne à la banlieue. Les parisiens profitent de ce progrès pour venir prendre un bol d’air à Noisy le dimanche …


Les guinguettes de bord de Marne
Les bords de Marne voient affluer les pêcheurs du dimanche et les parisiens en promenade. Le caractère rural de Noisy en font un site propice à la détente et à la baignade. Noisy est réputé pour sa qualité de l’air (due à l’altitude par rapport à la Marne) et le calme de ses bords de Marne. 


Les guinguettes s’émancipent dans les années 20 et gravitent autour des quartiers des Grammonts et de la Rive charmante. Cet engouement coïncide avec la floraison des lotissements sur Noisy-Le-Grand dans les années 20-30.
Les plus connus sont La Pergola, Le chat Pêcheur, le Tourbillon…


 

Les artistes s’installent …
Ils viennent y chercher l’inspiration. Claude Terrasse (1867-1923), compositeur de musique lyrique a habité Noisy-Le-grand de 1897 à 1899. Son épouse n’était autre que la sœur de Pierre Bonnard (1864-1947), peintre néo-impressioniste. Ce dernier, a pris de nombreux clichés de ses neveux et nièces lors de ses visites à la maison de Noisy-Le-Grand. Un tableau intitulé « Cour de ferme » (1898) est le résultat d’un cliché pris à Noisy-Le-Grand. Le troisième compère était l’écrivain Alfred Jarry (1873-1907), père d’Ubu Roi. Il venait en vélo à Noisy-Le-Grand pour rendre visite à Terrasse et à Bonnard.

(Ci dessus : Jarry devant la maison de Noisy-Le-Grand)

Théophile Poilpot (1848-1915), Maire de Noisy-Le-Grand de 1887 à 1892, un peintre reconnu à l’époque, a réalisé de grands tableaux de batailles à travers le monde. Ses toiles ornent les murs de la Sorbonne et… de l’Hôtel de Ville de Neuilly-sur-Seine.

Joseph Chéret (1838-1894), statuaire-ornemantiste a fait construire sa demeure dans notre village. Cet artiste noiséen n’est autre que le frère du peintre-affichiste, Jules Chéret, concepteur de la première affiche du Moulin Rouge.

 

Le Village devient ville
 
 
La multiplication des lotissements dans les années 30 transforme progressivement Noisy en ville de banlieue. De 1921 à 1954, la population passe de 2200 à plus de 10 000 habitants.

En 1965, le Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Parisienne, prévoit la création de « villes nouvelles » autour de Paris, afin de maîtriser la croissance urbaine de la banlieue. Noisy-le-Grand fait partie du périmètre futur de Marne-la-Vallée.

Deux Z.A.C., ou Zones d’Aménagement Concerté, sont créées :

  • La Z.A.C. Est (Champy / Hauts-Bâtons / Butte verte)
  • La Z.A.C. du C.U.R. (Centre Urbain Régional : Mont-d’Est /Pavé-Neuf).
    Ce bouleversement entraîne la disparition des dernières zones agricoles ainsi que l’expropriation de nombreuses propriétés, pour faire place à de nouveaux quartiers et permettre à l’autoroute A4 de s’éloigner de Paris.

    Noisy-le-Grand est aujourd’hui une ville de 62 000 habitants, où les quartiers neufs, voire futuristes, côtoient des zones pavillonnaires classiques.

     

     

    Monuments historiques
    L’Eglise Notre-Dame et Saint-Sulpice
     
    Inscrite depuis 1999 à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, l’Eglise Notre-Dame et Saint-Sulpice est attestée dès 1089-1090. Une tradition voudrait que cette église soit à l’emplacement de la chapelle où est inhumé au VIème siècle le fils de Chilpéric Ier.
    Un clocher de pur style roman et le bas-côté sud sont construits vers 1130-1140. La nef, le chœur et la chapelle de la Vierge, avec un chevet plat, sont édifiés vers 1245. L’église comprend une nef à trois vaisseaux de cinq travées sans transept et un cœur de deux travées avec son bas-côté sud voûté par l’abside en cul de four.
    En 1484, l’église reçoit sa dédicace « A nostre Dame et Saint Sulpice ». Cette date marque certainement une nouvelle phase des travaux. La voûte en berceau avec la frise ornementale qui marque la corniche date certainement du XVIIe siècle. C’est dans cette église que le Vicomte de Beauharnais épouse Joséphine Tascher de la Pagerie le 13 décembre 1779.
     
     
    La Croix du cimetière, XIVème siècle
     
     Inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques le 15 novembre 1908, elle provient de la première nécropole des Mastraits sur les hauteurs du village. Son existence est attestée au début du XIVe siècle, dans le registre des actes de justice à Noisy entre 1317 et 1332.
    Elle fut appelée « la croix de Dame Ysebael », en référence à Isabelle Valéry, dame du fief de Beauvais et épouse du seigneur de Bry.
    La sculpture qui orne la partie supérieure date du XVème siècle avec d’un côté, une représentation de la Vierge et de l’autre la Crucifixion.
    Elle fut placée dans l’ancien cimetière près de l’église en 1711.
     
     
    La grotte de Villeflix
     
    Inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques le 2 mai 1999, cette grotte reste l’ultime vestige du grand domaine historique de Villeflix, un fief que le roi Henri Ier avait cédé à l’un de ses officiers Celle-ci se trouvait au cœur du jardin ordonnancé du château au XVIIIème siècle. C’est l’une des rares grottes construite entre 1698 et 1705 en rocaille à avoir été conservée en Ile de France. C’est un exemple tardif de la mode des nymphées qui perdura jusqu’à la fin du XVIIème siècle.

    La grotte de Villeflix est actuellement sur une propriété privée et ne peut être visitée.

     

 

Du blason au Logo
 
Noisy vient du latin Nocetum (noix). Après une altération, on retrouve ce nom sous la forme Nuscium en 1089, Nuisiacum en 1142, puis Noisiacum. Cette appellation vient du grand nombre de noyers plantés dans cette commune après la conquête de la Gaule par Jules César (en 58 av J.C.). Quant au qualificatif de « Grand », il provient de l’étendue importante de la commune, ou du fait que les rois francs y ont possédé une demeure. Noisy se caractérisait aussi par sa hauteur puisqu’elle domine effectivement la Marne.
Adopté par le Conseil Municipal de Noisy-Le-Grand le 20 février 1944, il est « d’azur au chevron d’or chargé d’une couronne antique du champ accompagné de trois noix d’argent la rivière du même mouvant de la pointe ».
La couronne antique du roi franc témoigne de l’existence d’une villa royale et évoque le passage de Chilpéric Ier (petit-fils de Clovis Ier).
La partie ondée indique la situation de Noisy, à l’image de la Marne qui longe la ville.
Choisies comme sceau de la commune sous la Révolution, les noix se rapportent à l’étymologie.
Le logo a remplacé le blason. Question d’époque. Il constitue un symbole graphique simple, épuré dans la forme, dans un souci de clarté et adapté à la physionomie de la ville.
Le logo se veut résolument un pont entre Noisy, ville moderne et Noisy, ville plus traditionnelle.
La calligraphie des lettres N et G (initiales de la ville) allie formes classiques et éléments dynamiques traduisant ainsi la situation économique et culturelle de la ville, 2ème centre d’affaires de l’Ile de France et ville phare de l’Est parisien. La « portée » évoque les principes d’harmonie de la ville : un aménagement urbain cohérent.

 

 

Célébrités
Joséphine de Beauharnais (1763-1814)
 
 Joséphine, l’impératrice des français a été noiséenne quelques années de sa vie. Son histoire a pris naissance lorsqu’elle épouse le marquis Alexandre de Beauharnais (guillotiné en 1794) dans l’Eglise Saint-Sulpice à Noisy-Le-Grand le 13 décembre 1779. Devenue veuve, celle-ci devint impératrice des français par son mariage avec Napoléon Ier. La propriété dans laquelle elle vivait, sise rue du Docteur Sureau, existe toujours. Elle abrite aujourd’hui un établissement d’enseignement privé.
 
 
Michel Simon (1904-1975)
 
 Il habitait depuis 1934 route de Malnoue à Noisy-le-Grand, une grande propriété, celle du peintre Théophile Poilpot. C’est l’un des comédiens les plus apprécié du théâtre de boulevard (50 pièces) : « Le bonheur » de Bernstein, « Jean de la lune » d’Achard et aussi du cinéma avec plus d’une centaine de films à son palmarès parmi lesquels « Boudu sauvé des eaux », « La chienne » de Jean Renoir, « Drôle de drame », de Marcel Carné.
Il donne son nom à l’Espace culturel de la ville.

 

 

 
 



Créer un site
Créer un site